mercredi 22 juin 2011

La littérature de 3h du matin les yeux à moitié fermés sur une coquille vide de monstre protéiforme.

Et y a cette odeur qui a pourtant trois ans qui revient se fourrer dans mes narines. Qu'est-ce qu'elle veut me dire, qu'au fond c'est toujours un peu comme ça ? Elles reviennent toujours. Des fois ça fait plaisir. Mais des fois ben ça rend triste.
Là dans ma casserole y a pas grand-chose. Je me contente de la fixer tandis que des ombres passent lentement sur le plafond. Le faux-plafond, en fait. Je suis le seul de l'immeuble à savoir que c'est un imposteur. ça se voit tout de suite pourtant. Il n'a aucune fissure, aucune bosse. C'est un faux plafond. Elle a même pas voulu m'accompagner dedans, pfff. Y en a aucune qui a voulu. Enfin y en a une avec qui on s'en rapprochait un peu, mais bon les aléas de la vie tout ça vous comprenez. Mais je l'ai pas tuée hein. Et merde l'eau a encore jailli de la casserole.
Au même moment, on frappe à la porte. C'est Fabrice. Il m'apporte des tomates. Et il repart. On fait ça quelquefois, pour s'amuser. Je sais jamais ce qu'il va apporter, ni quand. Ah on se fend la gueule. J'ai envie de chialer. Fabrice refrappe à la porte, et me tend du PQ. Il y était presque. Je le remercie et referme la porte. Avec tout ça, l'eau est toujours en train de déborder de la casserole.
Je vais vraiment chialer. J'entends des bruits dans le faux plafond. Ça, ce sont des amoureux qui ont réussi. On refrappe à ma porte. C'est la voisine, elle me dit qu'elle n'a plus d'eau chaude. Et elle sait que c'est de ma faute. Parce que tous les soirs je bugue sur ma casserole. Alors des fois les voisins m'invitent à manger chez eux, pour éviter que je pompe toute leur eau. Les amis, c'est chouette. Bref, je referme la porte. Sans m'excuser. J'ai oublié. J'aurais pas du. Ils sont très rancuniers, les voisins. Ils viennent m'attacher au frigo et enlèvent mon chat. Il n'avait justement plus de croquettes. C'est chouette, les amis. La fraîcheur du frigo me fait beaucoup de bien dans cette nuit d'été. Je pense qu'ils m'apporteront le petit déjeuner demain. Mais quand même ils auraient pu enlever la casserole. L'eau bout toujours, et dégouline sur mes épaules. En fait ils exagèrent un peu quand même.
Je me détache sans peine du frigo, c'était juste de la ficelle, limite transparente. J'attrape une tomate et l'insère dans le conduit du chauffage. Elle devrait atterrir à l'étage du dessous, là où habite Philomène, qui a fourni la ficelle. Je ne tarde pas à entendre ses cris. J'en déduis que mon plan a fonctionné. Je mets à nouveau une tomate dans ce conduit, et la pousse plus fort que la précédente. Deux étages en dessous. Les cris sont plus forts, aussi. Je suis plutôt satisfait. Quand même il fait froid contre le frigo. Il reste de la vieille tambouille non identifiée dans un compartiment du fond. Elle habite au rez-de-chaussée.
Elle avait vraiment une odeur terrible cette fille. Je veux dire, dans le bon sens. Mais là je mets la tambouille dans le conduit en poussant très fort pour qu'elle atterrisse dans son appartement. Je souris. On y était presque, dans ce faux plafond. Je fixe toujours la casserole.
Et j'attends qu'il se passe quelque chose dans ma vie.

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